Le vieil homme, perché là-haut sur un nuage, observait le monde et la planète Terre. Il avait renoncé à s’inquiéter pour Elle. Les catastrophes climatiques annoncées se produisaient régulièrement et le réchauffement global ne devait pas y être étranger.
Quelques années auparavant, il avait fait de son mieux pour alerter l’opinion : sans grand succès. Il avait donc décider de se concentrer sur sa tâche, sur l’œuvre de toute une vie : s’assurer que les cadeaux demandés seraient bien livrés à la bonne adresse, dans la bonne cheminée, le bon chausson et à la bonne heure.
Après tout si l’Humanité refusait d’assurer la survie de sa propre espèce, ce n’est pas lui qui pourrait le faire tout seul.
Chaque année, le Père Noël devait relever un défi : sur son traineau, se frayer un chemin dans l’espace toujours plus encombré de satellites, stations spatiales et autres débris divers qui gravitaient au-dessus de nos têtes.
Ne nous méprenons pas. Bien qu’adepte d’un moyen de transport très ancien et très rudimentaire, le Père Noël n’était pas hostile au progrès. Au contraire, les multiples inventions de l’Humanité lui donnaient d’infinies possibilités de cadeaux.
Mais quand même.
Autrefois, il lui suffisait d’indiquer une seule fois le chemin à ses rennes pour que la tournée s’organise.
Maintenant, il lui fallait bien étudier le parcours avant de s’élancer. Si un nouveau satellite avait été lancé dans l’année, c’était mieux d’être au courant pour éviter une collision fatale à la diffusion des programmes télés ou à l’envoi de SMS le 24 au soir.
Le plus gros inconvénient n’était pas tant les nouveaux satellites que les anciens. Hors d’usage mais pas hors de l’Espace. Un paquet de vieux trucs trainaient autour de la Terre.
Le Père Noël relu la liste des cadeaux qui lui avaient été demandés. En cette période de Fêtes il avait toujours un exemplaire sur lui. Mais nulle part, il n’y avait une demande pour un “dépollueur de stratosphère”. Tant pis. Peut-être l’année prochaine.
“Il es temps de rentrer” lui dit la Mère Noël ….car comment imaginer que ce Grand Homme pouvait mener à bien sa Grande Œuvre sans qu’une épouse, forcément exceptionnelle, ne soit à ses côtés….