Parfois, rien qu’à la lecture d’une adresse, on sait de quoi on parle.
10, Downing Street est immanquablement associé à la résidence du Prime Minister Britannique, même si on n’habite pas de l’autre coté de la Manche.
Parfois, on a un doute mais avec quelques minutes de réflexion, on trouve le locataire des lieux. Ainsi, pour le 55, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris, on a vite fait de penser au Palais de l’Elysée.
Mais franchement, le 1600, Pennsylvania Avenue NW, ça ne nous parle pas beaucoup, à nous autres Français.
Le quartier est sécurisé et les patrouilles de police sont nombreuses, quel que soit leur mode de locomotion.
Mais si on précise que c’est à Washington D.C. On comprend mieux.
1600, Pennsylvania Avenue NW, c’est l’adresse de la Maison Blanche.
Lorsqu’on découvre cet édifice, on le trouve plutôt imposant. On se dit que pour résider dans cette maison, en plus d’être habité par la fonction, il est nécessaire d’avoir une certaine stature si on veut bien remplir le Bureau Ovale.
Mais Washington, c’est aussi beaucoup d’autres sites rendus mythiques par la Grande Histoire, apprise dans nos livres d’écoliers. Ou bien la petite histoire ; celle racontée dans nos séries ou nos films préférés.
Il y le Capitol et son dôme aussi blanc que la maison présidentielle.
Manque de chance, lors de notre séjour,en pleine réfection, seuls les échafaudages étaient visibles. Débutés fin 2014, ces travaux devraient s’étendre jusqu’à l’hiver 2015.
Malgré cela les visites restent accessibles à l’intérieur de l’édifice et il est très impressionnant de se retrouver sous ce dôme imposant : 87m de haut et 29m de diamètre.
Bon, en France nous avons le dôme des Invalides, de diamètre plus modeste bien que culminant à 107m. Le notre est couvert d’or.
On trouve également à l’intérieur diverses statues de personnalités historiques qui ont marqué l’Amérique. Rosa Parks par exemple.
A croire que l’Amérique aime nous copier, puisqu’il y a aussi un obélisque. Mais celui-là est vraiment aux dimensions du pays : gigantesque. Au moins sept fois plus grand que le notre qui ne fait que 23m.
Il est même possible de monter au sommet de ses 169m. Il faut juste avoir de la patience et réserver assez longtemps à l’avance.
Certains ont trouvé un moyen d’attendre tout en admirant l’édifice, pendant que d’autres les observaient…
Puisque l’on évoque le gigantisme des USA, il est un homme qui a accompli une œuvre de géant pour les citoyens américains : Abraham Lincoln.
La façade de son Mémorial a été rendu célèbre car Martin Luther King y fit son célèbre discours “I Have A Dream” le 28 août 1963.
Président pendant la Guerre de Sécession (Civil War in english), il est perçu comme un véritable héros car il a réussi à sauver l’Union alors qu’elle était menacée de disparaitre.
La grandeur du Président se retrouve dans la taille de sa statue au Lincoln Memorial. Du haut de ses 5m, Abraham Lincoln ne nous toise pas, il nous salue, il nous observe et nous témoigne de sa grandeur d’âme.
A Washington, l’histoire du pays est omniprésente : les mémoriaux ne manquent pas.
Celui de la Seconde Guerre Mondiale.
Ou encore de la Guerre de Corée avec ses soldats “pétrifiés”.
Certains rappellent des faits plus récents comme le Vietnam Veterans Memorial.
Un vaste mur noir où figurent les noms de toutes les victimes américaines.
Les nombreuses lettres, petits mots ou bouquets qui y sont déposés témoignent de cicatrices parfois encore à fleur de peau.
Autre témoignage de l’Histoire Américaine, le cimetière d’Arlington.
Contrairement au cimetière américain de Colleville sur Mer en Normandie où reposent des soldats de la Seconde Guerre Mondiale, Arlington est “vivant” si l’on ose dire pour un tel lieu.
Les visiteurs croisent respectueusement les familles qui viennent dire un dernier adieu à leurs proches.
La relève de la garde sur la Tombe du Soldat Inconnu attire son lot de touristes. Cette cérémonie a lieu toutes les heures et on perçoit la solennité de l’évènement ainsi que la fierté des soldats, tous volontaires, qui font partie de la Garde.
Ils sont membres du 3rd U.S. Infantry Regiment, le plus ancien régiment encore en service. Il a été créé en 1784.
Le Président J.F. Kennedy y repose avec son épouse Jacky et deux de leurs enfants. Ses frères Bobby et Ted Kennedy ne sont pas loin.
Mais à D.C, il y a aussi les musées, dont l’accès est gratuit pour la plupart, ce qui fait toujours plaisir au visiteur.
Le National Air and Space Museum n’est pas qu’un voyage dans le Ciel et l’Espace mais aussi dans le Temps : les avions les plus modernes côtoient les improbables coucous qui ont ouvert la voie, pas encore lactée, aux missions Apollo ou Soyouz…
Lorsqu’on observe toutes ces modules spatiaux, on se rend compte rapidement de deux choses : leur vécu et leur taille.
Les peintures sont usées, les matériaux ont subi le retour dans l’atmosphère.
L’exiguïté (un mot savant pour dire “tout riquiqui”) des capsules renforce l’admiration pour ces explorateurs modernes. Spatiaux mais pas pour autant spacieux.
Christophe Colomb, parti découvrir de nouveaux territoires, était probablement aussi courageux que les premiers astronautes mais il avait sans nul doute beaucoup plus de place sur son bateau.
Washington est une capitale alors forcément les bâtiments administratifs y sont nombreux. Les plus récents n’ont aucun charme, gros immeubles carrés. Cela prend un temps infini pour les contourner.
Bon, il y a bien sûr ça et là quelques complexes d’affaires, dont l’un fut rendu célèbre dans les années 70 : le Watergate. Sans ce scandale qui fit chuter le Président Nixon qui s’y arrêterait aujourd’hui ?
Mais comme les buildings restent de taille modeste, la loi interdisant la construction de gratte-ciels, on peut trouver de jolies petites maisons en divers endroits.
Le quartier de Georgetown, connu pour son université, n’en manque pas.
Au bord du Potomac, le charme de l’endroit est indéniable. C’est probablement pourquoi Anne Sinclair y avait acheté une petite maison lorsque DSK était président du F.M.I.
Arrêtons-là notre chronique immobilière car Washington a beaucoup plus à offrir.
Toutefois, on n’imagine ce qu’a dû s’exclamer, en voyant ce qui allait être sa demeure pour les futures années, le Président Barack Obama : “Au bas mot, quelle baraque !”